La sophrologie doit repenser son territoire mais sans faire tomber son cadre et ses remparts

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ous entendons partout que la sophrologie permet de gérer son stress, d’améliorer son sommeil, de réguler ses émotions, d’améliorer sa concentration, de gérer ses douleurs, mais pour ces besoins la tendance est à la recherche de solutions rapides et à l’extérieur de soi, ou bien à la recherche de solutions intermédiaires ou par étapes préalables.

Prendre rendez-vous avec un sophrologue n’est pas le réflexe premier lorsque l’on constate un de ces besoins. De plus en plus de contenus divers sont proposés sur internet, sur des applications, dans les magazines et dans les rayons en librairie de développement personnel pour permettre ce que j’appelle les solutions intermédiaires et étapes préalables. De plus en en plus de personnes sont sensibilisées aux techniques à utiliser dont la sophrologie fait partie, mais le pas que l’on fait pour aller rencontrer un sophrologue, pour être accompagné, est plus difficile au début où un besoin est constaté tant il y a de possibilités pour trouver des solutions intermédiaires, peu coûteuses et peu engageantes, et se fait donc dans une temporalité plus longue (différentes étapes peuvent être passées par les personnes dans la recherche de solutions avant d’aller rencontrer un sophrologue).

Personne assise en tailleur sur la plage, les yeux fermés pour imager la visualisation

Il y a eu un temps où les personnes venaient à la sophrologie, il est un temps aujourd’hui où la sophrologie vient aux personnes.

Adolescente avec un téléphone dans les mains pour imager les nouvelles tendances

De nouvelles tendances

La démarche tend ainsi vers l’utilisation d’applications, la lecture de livres, et le suivi de professionnels sur les réseaux sociaux et chaînes YouTube. La nécessité d’accompagnement peut perdurer et peut néanmoins convaincre un patient d’aller rencontrer un sophrologue ensuite. Dans ce contexte, la sophrologie a intérêt d’aller davantage vers les personnes en proposant des innovations diverses. Il existe notamment le jeu des Emoticartes créées par Patrice Iacovella, et l’application I sophro à destination des parents créée par Sabrina Mati qui permettent de faire rentrer la sophrologie dans le quotidien. Il est nécessaire que les sophrologues puissent œuvrer à des projets d’écriture, de jeux, d’applications, de séjours, stages, événements, interventions en entreprises, en hôpital, à l’école…

 

Un accompagnement personnalisé à chacun

 N otre travail individuel, chacun, et collectif, ensemble, peut permettre de repenser le territoire de la sophrologie très au-delà du cabinet, pour aider à réduire les problématiques vécues par des « suivis » et des « accompagnements » très différents où la répétition, l’alliance, et la vivance restent présents en quelque sorte. Jouer régulièrement à un jeu de sophrologie sur les émotions, utiliser une application, être abonné à une revue spécialisée qui propose avec un QR code un parcours sophrologique numérique, participer à des séances sur son lieu de travail ou au sein d’une école, permet à chacun d’avancer sur ses difficultés, différemment, mais avec répétition, alliance, et vivance sous une certaine forme. 

Mains tenant des bouts de puzzle pour imager le côté collaboratif et la diversité
Image représentant une séance de sophrologie en cabinet

Qu’en est-il de la pratique originelle ?

Certes tout cela ne remplacera pas la force de l’accompagnement individuel en cabinet, mais permettra à beaucoup plus de personnes de passer le pas si cela le nécessite d’être accompagné avec la rencontre d’un sophrologue en cabinet. 

Si le territoire s’élargit il est néanmoins essentiel de maintenir le cadre et les remparts avec une utilisation adaptée de la sophrologie dans les solutions intermédiaires et étapes préalables mais avec une définition claire de tout ce dont elle est composée (évolution de sa conscience, de son rapport à soi, aux autres, aux monde) et tout ce qu’elle peut apporter (autonomie et responsabilité)

L’innovation pour la sophrologie n’invite en aucune manière à sa perdition, mais propose une évolution pour permettre à davantage de personnes une mise en action, pour réduire les difficultés et souffrances et trouver ses propres solutions. 

Matthieu Wiart
Matthieu Wiart

Sophrologue, formateur, rédacteur, coach-consultant et coordinateur du réseau La Parenthèse

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