Varier la sophronisation de base

Celle que l'on apprend

E

n formation de sophrologue, la première technique que nous sommes amenés à éprouver et à acquérir est la sophronisation de base. Cette technique permet la phase d’induction et l’entrée dans le niveau sophro-liminal, elle se pratique généralement assise mais aussi debout. Elle permet essentiellement une découverte de la présence de notre schéma corporel, une mise en corporalité de notre conscience* et une habitation de soi même**. Cela crée bien souvent un phénomène de relâchement, libérant un espace mental et physique, et éloignant l’extérieur pour un recentrage et une installation progressive entre veille et sommeil en conscience ordinaire puis en conscience sophronique avec la suite des exercices. 

*Je m'installe en moi
**Je me sens, je me visite, je prends ma place, je me pose

Image d'une femme face à la mer, comme en pleine visualisation

Cette technique maîtrisée par tout sophrologue a la particularité d’être incontournable par sa faculté de faire entrer le sophronisant dans l’étape d’induction

De ce fait, elle devient un rituel bienfaisant et ancrant pour chaque sophronisant et pour les sophrologues, mais elle aurait aussi à certains moments la possibilité de devenir trop exclusive pour le sophrologue comme pour le sophronisant. 

Cette technique incontournable a bien des adaptations possibles pour garder son intentionnalité : découvrir la présence du schéma corporel, mettre en corporalité sa conscience, s’habiter et mener au niveau sophro-liminal.

Les adaptations possibles

Image de traces de pieds sur le sable, l'une à l'endroit l'autre à l'envers pour imager le changement de sens

Changer de sens

La sophronisation de base part communément du sommet du crâne aux orteils. En prenant d’abord conscience des pieds, nous prenons d’abord conscience de notre place ici, de notre enracinement, puis en remontant nous prenons conscience de notre verticalité/notre capacité à nous mettre debout, à nous grandir. Et pour terminer nous prenons conscience de notre tête afin d’accueillir ce sommet qui n’en est pas un mais qui est notre tour de contrôle et qui ressent maintenant la conscience totale du corps et éloigne des radars les perturbateurs (tensions, préoccupations, bruits…).

Utiliser un objet médiateur ou les mains

L’ utilisation d’une plume ou d’une balle par exemple va créer une sensation à la fois de présence, mais également une sensation de contact comme habiter une maison en ayant le contact des murs et des meubles. On fait ainsi le tour en contact, l’objet faisant office de médiateur ou de prolongement du corps que l’on peut éventuellement garder dans sa main pour les exercices suivants. Utiliser non pas un objet mais par exemple ses mains pour entrer dans ce temps d’induction permet un rapport corps à corps qui renforce la structure de l’habitat (le corps) et sa densité (par une palpation, un massage, un tapotage).

Image d'une main tenant une plume



Utiliser des images

Lutilisation d’images telles que le soleil, le vent, ou une plume par exemple durant la sophronisation de base suscite une attention conjointe entre le corps et l’image. L’image vient mettre en lumière, vient rendre plus saillante la présence du corps et vient apporter un habitat vivant et réconforté.

La rotation de la conscience

C

ette technique diffère d’une sophronisation de base par sa rapidité. On énumère chaque partie du corps pour que la personne en prenne conscience et que son mental soit présent au corps et ne s’échappe pas grâce à la vitesse rapide à laquelle on lui propose de passer par chaque partie de son corps : pouce de la main droite, 2éme doigt, 3ème doigt… aisselle, coude, poignet, bassin… talon, plante de pied… pouce de la main gauche… sommet du crâne, front, œil droit, oeil gauche… haut du ventre, bas du ventre, omoplate droit…toute la jambe droite, toute la jambe gauche, les deux jambes ensemble, tout le bras droit, tout le bras gauche, les deux bras ensemble, toute la tête, tout l’avant du corps, tout l’arrière du corps, l’avant et l’arrière ensemble, tout le corps, tout le corps, tout le corps.

Image d'une toupie en mouvement pour imager la rotation

La sophronisation de base telle que nous l’avons éprouvé et acquise reste la technique originelle. Mais son utilisation variée va permettre essentiellement aux personnes n’étant pas à l’aise avec la conscientisation du corps par la pensée, ou trop anxieuse et étant dans l’incapacité même avec la guidance du sophrologue d’accueillir sa corporalité sans crainte, ou ressentant trop de douleurs, ou ayant besoin de chemins variés pour accéder à sa corporalité et rentrer en niveau sophro liminal, de trouver un moyen sans forcer son attention et son corps et une diversité pour modifier sa pratique selon son besoin.

Bien entendu, le sophrologue en proposant ces variantes de la sophronisation de base, et s’il incarne cela et s’aligne avec, va y trouver une transmission intéressante, bénéfique pour lui, afin de varier ses inductions selon ses propositions de séances. 

La sophronisation de base s’acquiert par des bases solides et en faire table rase rendrait bien sûr l’expérience plus vide, mais même en variant ses contours et ses phases, elle reste toujours valide !

Matthieu Wiart
Matthieu Wiart

Sophrologue, formateur, rédacteur, coach-consultant et coordinateur du réseau La Parenthèse

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Image d'une femme face à la mer, comme en pleine visualisation
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